NANARDISES

Vaillant lecteur de l'impossible,
si toi aussi tu aimes les bouses liquides,
mets tes bottes, enfile ton ciré et viens te gondoler.

vendredi

The Postman

normalement, il a une gapette,
mais il est tout aussi ridicule sans



En voici un autre qui vaut son poids en purée de navets. De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace.

Il fallait oser trouver l'idée de la libération de l'oppression et de la violence aveugle par la gentille et généreuse distribution du courrier et des colis postaux qui va ranimer la flamme de la résistance chez des crétins qui jusqu'alors se tenaient à carreaux pour pas prendre une mandale. Ça, personne n'avait osé jusqu'alors le faire ; on ne pourra donc accuser ce film de plagiat, quoique… mais ça vient à la fin.

Il fallait oser déguiser les acteurs de patchworks gerbitifs provenant de tissus de récupération assemblés par des Tibétains manchots et vendus dans des magasins alternatifs où des bobos en mal d'engagement caritatifs traînent leurs pattes d'eph en écartant d'une main embagouzée la fumée des distributeurs d'encens.

Il fallait oser mélanger les mythes du poney express, du 22e de cavalerie, du post-apocalyptique version Mad Max chez les Bisounours, du récit messianique aux accents de Dernière Tentation (le nanard de Scorcese où Harvey Keitel en Judas à perruque rousse piqué dans un film de boules saccageait l'atelier de Jésus le charpentier en vociférant : « No more crosses! »), de la révélation de l'homme idiot et fainéant par la femme jolie et intelligente, de la victoire de l'idéalisme gnian-gnian sur la dictature molle. À part Waterworld, du même Kevin (quel prénom à la con) Costner, on n'a pas réussi meilleur salmigondis trans-genres.

Il fallait oser les incroyables cascades à deux balles : Kevin (avec son cerveau de facteur un peu ralenti), galope lentement au ralenti pour qu'on le reconnaisse bien, attrape depuis son cheval (lancé au grand galop mais toujours au ralenti) une lettre que lui donne un enfant pas trop speed… et on voit la scène plusieurs fois sous divers angles au ralenti pour bien qu'on comprenne qu'il s'agit du morceau d'anthologie du film et que c'est vraiment Kevin (mais quel prénom de merde) qui a fait cette cascade très très dangereuse… au ralenti.

Olivia Williams ou la quintessence 
de la sublimité totale de la féminité 
dans toute son exaltante charmassion

Il fallait oser ravaler la divine Olivia Williams (la maman de Wendy et ses frères dans le Peter Pan de P.J. Hogan où Jason Isaacs que j'adore interprète à la fois Mr Darling et le Capitaine Crochet, ce qui donne au film une passionnante lecture psychanalytique) à un obscur second rôle, alors qu'il s'agit de l'héroïne réelle de l'histoire, notamment parce qu'elle se fade pendant trois heures ce crétin de Kevin (mais qu'on lui change de prénom une fois pour toute !) qui est aussi dynamique qu'une nouille trop cuite et moins séduisant que son cheval (au ralenti).




quand je vous disais qu'avec la gapette
il assure pas un caramel question fachionne

Il fallait oser remplacer la bataille finale tant attendue, qui aurait dû voir s'affronter les deux clans dans des torrents d'hémoglobine homérique, de chocs sanglants, de héros lacérés, de chevaux faisant la culbute et projetant leur cavalier qui roule dans la poussière du sol (au ralenti), par une bagarre de cour de récré, entre le gentil un peu concon et le méchant crétin un peu vilain, qui ressemble à s'y méprendre à la choré de la Macarena.

Il fallait oser monter un film de trois heures sans rythme et mou du gland, qui revient dix-sept fois sur l'énervante puis odieuse puis insupportable incertitude planant au-dessus de la tête de Kevin : va-t-il oui ou non enfin accepter de se bouger le cul et d'endosser le rôle de héros au lieu de jouer celui d'une andouille au jus de limace et à la graisse de lamantin ? Tu te prends à hurler : Allez Kevin, bouge-toi espèce de larve ! Et tu jettes des pop corns rageurs sur l'écran.

notez la subtilité :
carte géante + panneau ultra-simple
= je suis total-paumé
Il fallait oser insister à maintes reprises sur le héros et la hérote qui ne se touchent plus pendant des mois parce qu'elle est enceinte. Ça c'est le grand truc chez les coincés du cul : t'as tes règles, on se touche pas ; t'es enceinte, on se touche pas ; t'es ménopausée, on se touche pas ; c'est pas samedi, on se touche pas ; les enfants sont dans la maison et pourraient nous surprendre, on se touche pas… Il reste plus grand chose comme occasions du coup…

Il fallait oser le manichéisme plan-plan crétin-crétin : méchants militaires vs gentils baba-cools, vieux aigris vs jeunes pleins d'espoir, arcs et flèches pourris vs fusils et carabines, partage de l'émotion avec dynamique de groupe et positive attitude vs pillage des bijoux et chacun pour sa gueule, etc.

Il fallait oser transposer Danse avec les loups (on arrive au plagiat) : un gars qui a fait partie de l'armée devient solitaire et trouve la révélation de sa vraie personnalité grâce à une femme. Ça, c'est le signe du réa qui a trouvé un filon, même si c'est pas du niveau de Luc Besson (revu par Mozinor : il faut qu'un héros il soit costaud et qu'il protège une fille contre des méchants).



Bref, pour avoir osé, Kevin et en dépit de ce prénom qui confirme que tu fonctionnes au ralenti, merci !


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Je viens de m'apercevoir d'un truc. Vous vous rappelez que Danse avec les loups et The Postman creusent le même filon : un gars qui a fait partie de l'armée devient solitaire et trouve la révélation de sa vraie personnalité grâce à une femme.






Et bien, Coast Guards (The Guardian) avec Machin Costner, c'est l'histoire d'un gars qui fait partie de l'armée et qui devient solitaire et trouve la révélation de sa vraie personnalité grâce à un jeune homme musclé.


Et Vengeance (Revenge) de Tony Scott, c'est l'histoire d'un gars qui a fait partie de l'armée et qui devient solitaire jusqu'à trouver la révélation de sa personnalité grâce à la femme de son meilleur ami.

Et dans The Bodyguard, Costner joue le rôle d'un gars qui a fait partie des services secrets et qui devient solitaire jusqu'à trouver la révélation de sa personnalité grâce à une femme qui chante fort.

C'est dingue le manque d'inspiration des scénaristes dès que l'acteur principal s'appelle Kevin.

2 commentaires:

  1. Bonjour Sankukai
    Pourquoi ne te voit-on pas chez nous_ Les trium virés__
    Un homme qui déteste ce film ne peut pas être mauvais.j'avais , bien avant ,détesté le livre.

    Cordialement

    Le Furtif

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  2. Pasqueu je ne saurais pas quoi dire, n'ayant aucune opinion sur rien à part sur la couleur vomitive des films de Kaivine.

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