navet scientologue de l’espace
avec un gros slip
avec un gros slip
Comme je n'arrivais pas à dormir, des relents de soupe de potiron et la fièvre me privant de tout sommeil, j'ai vu un film qui m'a laissé pantois. Il s'agit de Battlefield Earth (Terre, champ de bataille), dont le scénario (enfin… scénario, faut le dire vite — autant appeler pur sang une huître malade) est tiré de l'œuvre incomparable du souvent copié et jamais égalé Lafayette Ronald (McDonald's) Hubbard. En fait, j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour le voir en entier, comme on avale de l'Hepatoum, par petites gorgées, pour éviter de vomir.
Le saviez-vous, avant de faire des ronds dans les eaux internationales sur son yacht pour échapper à Interpol et rédiger les principes de la scientologie sous l'emprise des drogues, Ronnie a écrit des livres de science-fiction. Bon… À part Julia Migenez, Xavier Deluc et Tom Cruise, tout le monde trouve que ses bouquins volent moins haut que les soucoupes qu'il y décrit.
Mais venons-en au film. Au début, on apprend que les méchants viennent d'une planète appelée Psycho. Ça c'est un code de scientologue : les psys (avec les journalistes et les francs-maçons) sont les ennemis neumbeur ouane pour les scientos. Au moins, les adeptes survitaminés qui viennent voir le film sont en terrain connu. Tout de suite, on remarque le génie incomparable du chef op'. Pour qu'on comprenne qu'il y a du danger, il fait tourner la caméra sur elle-même depuis le sol en filmant la cime des arbres ; pour qu'on comprenne que le héros prend des risques, la caméra sur le sol filme le cheval qui saute par en dessous ; quand le héros choit, la caméra est placée au raz du sol pour que ça soit plus impressionnant, etc. En fait, l'équipe technique a passé le tournage à plat ventre.
Je suis rousse. Et alors ? |
Je sniffe ma propre morve. Et alors ? |
Parfois Whitaker fait un peu peur. Mais là il fait un peu vomir. |
Genre : un gentil tire au pistolet à impulsions subtroniques ; il est cadré trois-quarts, vu en biais. On voit le coup partir. Coupe. Sur le plan suivant, on voit en contre-plongée une navette à la con qui vole dans les bois. Coupe. Un méchant en contre-plongée se prend un rayon dans le dos et commence à tomber devant un ancien supermarché. Coupe. On revoit le gars du début qui tire encore et se barre en courant au ralenti vers une sorte de raffinerie. Coupe. La navette continue sa course mais dans les montagnes cette fois. Coupe. On retrouve le méchant qui recommence à tomber, filmé de trois-quart dos. Coupe. Celui qui a tiré saute de joie sur place en faisant des cris de singe. C'est à la fois consternant et particulièrement drôle.
Tireur d'élite dans Where Is Private Ryan?, Barry Pepper sait même pas tenir une agrafeuse |
Heureusement, de temps à autre, apparaît Sabine Karsenti court vêtue, une sorte de Rona Mirta (la bombasse qui se fait dégonder par l'homme invisible dans Hollow Man) en moins fournie et qui a l'air continuellement surprise de se retrouver dans ce navet.
Voilà voilà. Comme vous l'aurez compris, si vous croisez ce film un jour, faites-lui pleurer sa race au lance-flamme.
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J'allais oublier que ce film a été couronné de multiples récompenses aux Razzie Awards.
J'allais oublier que ce film a été couronné de multiples récompenses aux Razzie Awards.
2000 : Pire acteur (Travolta), pire réalisateur, pire couple (John Travolta & tout autre acteur du film), pire scénario, pire second rôle masculin (Barry Pepper), pire second rôle féminin (Kelly Preston, la femme de Travolta, elle aussi scientologue).
2005 : Pire drame des 25 dernières années.
Ces récompenses sont amplement méritées.
J'ai vraiment envie de le voir maintenant!
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